Libérons nous enfin de l’âge de départ à la retraite

Tandis que les contours de la reforme de nos régimes de retraite se dessinent par touchessuccessives, la question de de l’âge de départ à la retraite semble, à quelques encablures près, avoir déjà trouvé son épilogue.

En annonçant que l’âge légal de départ à 62 ans ne serait pas touché mais que nous serons incités à partir à la retraite plus tard, on brise là ce qui reste une des causes majeures du rejet de nos ainés.

Face à la dualité, trop souvent troublante, la voie de la trinité sera la bonne

L’âge de départ à la retraite est certes une pièce essentielle de toute société lorsqu’elle peut se financer une telle branche au coeur de son système de protection sociale.

Rappelons que pour pouvoir percevoir une pension complète, il faut à l’heure actuelle avoir atteint entre 60 et 62 ans minimum et avoir cotisé 40 ans suivant son année de naissance. C’est à dire avoir cumulé entre 160 et 172 trimestres.

Partir aujourd’hui à 62 ans à taux plein est bien sûr un repère essentiel tant d’un point de vue social qu’existentiel mais en permettant à chacun de partir quand il le souhaite, Le débat entre les pro- et les anti-est dépassé.

Ne pas se tromper de défi face à l’allongement de la vie

Mais, avouons le, la lucarne est un peu étroite si l’on s’adresse à ceux qui n’ont pas encore atteint les 45 ans à l’aube de leur 3ème âge. Sans préjudice des mesures d’ajustement techniques qui entreraient immédiatement en vigueur, rappelons que les premiers effets de la réforme ne verraient jour qu’en 2025.

Il s’agira dans tous les cas de ne pas prendre au dépourvu les générations concernées en les empêchant de se constituer une véritable épargne retraite. Les profils des retraités d’hier ne seront certainement pas ceux des retraités de demain.

Quoi qu’il en soit, nul n’osera contester que l’allongement de nos aptitudes physiques et mentales repousse les limites du 3ème âge, avant que l’invalidité ne nous touche et nous fasse basculer dans le 4ème âge.

A l’heure de nos sociétés de libertés individuelles, nos régimes de retraite doivent donc trouver ce point d’équilibre entre l’aspiration à une autre vie, et la responsabilité collective.

Retraite et labeur

Or, il faut assurément revenir aux sources de ce droit à la retraite pour comprendre qu’il est encore associé avant tout aux labeurs, ceux de nos ainés.

Pour nos ainés, partir à la retraite à l’âge dit, fut souvent la seule issue offerte et avec pour effet leur mise au ban, sans retour possible.

En mettant encore aujourd’hui nos salariés, dès 55 ans, sur le bas coté, avec pour seul sas de dépression notre régime d’assurance chômage, nous persistons dans ce schéma.

Si nous voulons briser ce mal, Il est urgent de désamorcer l’âge de départ à la retraite  pour n’en faire plus qu’un simple facteur de choix dans la façon dont, à partir d’un certain âge, on souhaite poursuivre sa vie avec cette liberté ultime : le libre choix.

Aspirer à la liberté de ne plus travailler, c’est aussi la liberté de faire autre chose ou différemment, comme pouvoir continuer à travailler autrement, de manière contrainte ou volontaire, en cumulant ses revenus d’activités avec sa pension de retraite.

Il faudra donc bien que nous en arrivions à la conclusion que le travail, quelle qu’en soit sa forme, et son eventuelle retribution, nous accompagnera même après la conversion de ses droits retraite.

Le dogme de l’âge de départ à la retraite comme facteur de rejet de nos ainés

Nul ne niera qu’offrir à chacun d’entre nous la liberté de partir quand il le veut à la retraite sonne pour certains comme une régression sociale.

A longueur d’années, nous n’avons cesse de nous plaindre du faible taux d’emploi de nos ainés et ce terrible constat : nos entreprises ne savent absolument pas accompagner leur « seniors » dans l’emploi alors que des mesures simples s’imposent dès 45 ans, comme du bon sens.

Alors que les entreprises se plaignent du détachement des jeunes à leur égard, le champ de l’emploi des travailleurs expérimentés est à se ré-approprier très rapidement.

Nous le voyons, l’équation est simple sur le débat de principe.

Reste à en trouver le financemént.